mardi 15 mai 2012

Cultures électroniques : Amon Tobin ISAM Live


Qui mieux que Amon Tobin pour entamer cette rubrique portant le nom si porteur d'avenir de cultures électroniques. Cet artiste qui a réussit dans son dernier live à conjuguer musique et art visuel. Mon rapport à ce live a pour le moins bouleversé mes acquis puisque qu'étant cinéphile, j'ai toujours eu l'habitude de voir la musique se mettre au service de l'image. Isam Live change les perspectives. Ce que le show visuel produit, c'est un travail d'adaptation de l'image sur la musique. Il suffit de prendre l'exemple de ses ondes estropiées (rappelant vaguement un logo de Joy Division) qui réagissent au quart de tour aux multiples beats ou bizarreries sonores.


Écouter Amon Tobin a quelque chose d’obsessionnel voir de charnel. On est très vite déconcerté par ce son qui ne ressemble à rien d'autre (on reconnaîtra tout juste quelques accents dubstep). Oubliez le tube que vous écoutez en boucle, le brésilien incarne l'anti-dancefloor. On ne danse pas sur sa musique, on l'apprivoise et notre corps réagit d'une façon si distordue que le terme « dance » perd toute sa valeur. Qu'il est difficile de qualifier la musique du brésilien tant elle réfute les codes établis pour mieux créer une musique à l'image de son artiste, peut être même à l'image du nom de son deuxième album : Bricolage. Ce bricolage qui en 15 ans a évolué vers une soudaine élégie. Finis les expérimentations en live, Amon Tobin raconte une histoire – tout en gardant une place pour l'improvisation - qui agira différemment sur chacun d'entre nous, un véritable exploit au regard des centaines de spectateurs qui m'entourait. 



                                                                                                            Tifenn Jamin