jeudi 14 avril 2011

It Was On Earth That I Knew Joy de Jean-Baptiste De Laubier



Commençons d’abord par la promesse d’abattre un préjugé, tout en faisant le point sur une catégorie de films victime d’une discrimination surement toute relative. A ce jour, le court-métrage reste sous-exposé, pour preuve : son plus fidèle représentant, Chris Marker, semble être petit à petit oublié, un comble pour un cinéaste accaparé par le thème de la mémoire. On l’associe en particulier à Sans Soleil, au détriment de ses dizaines de formats courts tout aussi importants. Promettons nous - c’est aussi un appel aux rédacteurs de CineKlectic - de mettre sur un même piédestal court et long métrage, surtout lorsque le premier format offre l’opportunité de le diffuser plus facilement.

Et quel plus beau titre que It Was On Earth That I Knew Joy de Jean-Baptiste De Laubier pour entamer cette rubrique. On éprouve une nouvelle fois le plaisir de voir un artiste issu de la scène éléctro passer derrière la caméra - au même titre qu’un Quentin Dupieux - ce petit objet visiblement démocratique. Outre la diffusion gratuite, cet aspect technique n’est pas étranger à l’accessibilité pour tous à ce film, où la poésie surgit de la simplicité.

Fait sur la fin du monde It Was On Earth That I Knew Joy est un hommage à La jetée de Chris Marker, son œuvre la plus réputée et peut-être la plus influente. Or, les affiliations sont à discerner parmi les multiples qualités d’un autre court-métrage : 2084 avec qui le film de Jean-Baptiste De Laubier partage un certain goût pour l’archivage - présence du magnétophone, voix synthétique - et une démarche rétrospective : le futur regarde le passé afin de sublimer le présent. Ces deux aspects participent au travail de mémoire, réalisé à plusieurs échelles ; la mémoire collective évidemment, à laquelle il faut ajouter une mémoire de type personnelle : une jeune femme perd la mémoire ; la caméra capte sa beauté, ses instants volés et son regard éternel. A ce niveau, une communion s'installe entre spectateur, cinéaste et acteur, pour un film qui atteint lui aussi des sommets éternels..
Tout comme Georges Rouquier sur Farrebique, le film englobe l’universel comme si le destin se jouait dans les racines d’une poésie sure d’elle à condition qu’elle n’oublie pas sa mémoire.

Ce film est disponible ci-dessous :


Sixpack France presents "It Was On Earth That I Knew Joy" Online Premiere on Fubiz from Sixpack France on Vimeo.

Un grand merci à Jacky Goldberg pour cette découverte majeure

                                                                                                                                       Tifenn Jamin

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire