samedi 9 juillet 2011

22éme FID de Marseille : De jour comme de nuit de Renaud Victor

Renaud Victor est à l’honneur pour ce 22ème FID.
Tout d’abord, saluons le nouveau prix portant son nom, qui a pour particularité d’être remis par les détenus de la prison des Baumettes à Marseille. Un prix dans lequel je ne peux que me reconnaitre, dans le sens où je pars du concept que tout le monde peut écrire sur un film...


L’immersion, voilà bien un mot que les chaines de télévision se plaisent à utiliser, quitte à en ruiner le sens. C’est tout de même irritant de voir une image détruire un mot, surtout lorsqu’il avait chez certains une vraie force de vie comme le prouve Renaud Victor avec son dernier film, De jour comme de nuit, sorti en 1991. Je n’ose pas parler de ce film au passé - voir le cinéma sous l’angle du passé est de toute façon très mauvais - car sa valeur de témoignage n’a que très peu d’égal . Se confronter à la prison, c’est d’abord retirer les murs et les barreaux, afin d’entamer un dialogue avec les divers occupants, enfin vus sous l’angle de l’Homme. Face à la caméra-activiste de Renaud Victor et de son équipe, les détenus et les surveillants n’hésitent pas à se livrer, soit par l’humour, soit par les larmes, car ce qui ressort de ce film, c’est la volonté d’abattre la virilité pour montrer que chaque corps est fragile tout autant que cette prison qui débloque de tous les côtés. Pour autant, De jour comme de nuit n'attaque pas un système, mais montre la vie de ce monde, telle qu’elle est avec cette qualité implacable de ne jamais juger. Un geste d’une beauté extraordinaire dans une société qui juge trop rapidement ses citoyens.

La mémoire de Renaud Victor reste aujourd’hui partagée par l'association Lieux fictifs, visant à produire des films tout aussi forts et humanistes.

www.lieuxfictifs.org




                                                                                                        Tifenn Jamin

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