Jean-Claude Biette |
Au-delà du cinéaste qu’est Jean-Claude Biette se déploient deux modes de perception avec en premier lieu, une volonté de mettre en avant une génération de cinéastes, pour la plupart victime d’une amnésie populaire. Ces cinéastes qu’on à souvent défini par le qualificatif, très restrictif, de deuxième nouvelle vague : Paul Vecchiali, Gérard Frot Coutaz, Jean-Claude Guiguet, Marie-Claude Treilhou et Biette forment un groupe hétérogène rassemblée par Diagonale. Et sur ce point bien précis, le film est un précieux témoignage qui nous incite à redécouvrir ces petits-grands films.
La seconde perception est plus universelle que cinéphile : c’est un homme entouré, mystérieux, drôle, humble, qui voyait le cinéma comme un acte du quotidien, peut-être même une nécessité comme si lui-même ne se définissait pas en tant que cinéaste, mais plutôt en personne faisant corps avec le cinéma, pour qui la frontière entre le cinéma et la vie, la modernité et le classicisme, est perméable. Une frontière tout à fait poreuse qu’on retrouve dans de la scène finale : cinéma et théâtre se confondent pour rendre un dernier hommage poétique, permettant au film de dépasser son statut de documentaire. Pierre Léon a compris son oncle « Biette », cinéaste insaisissable lorsqu’il s’agissait de définir ses propres films. Dément !
Tifenn Jamin
BIETTE
Pierre Léon
France, 2010, 109’
Première mondiale
EP / Portraits croisés
LUNDI 11 14:30 Maison de la Région
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