C'est un fait, le franquisme est intrinsèquement lié au cinéma espagnol, et des auteurs comme Agustí Villaronga ne sont pas en mesure - heureusement - de se séparer de cette thématique ô combien précieuse pour se souvenir du passé mais surtout pour les générations à venir. La guerre civile semble, dans ce film, très lointaine, seule son ombre subsiste et menace l'apparente tranquillité d'un village où la peur de la mort contamine autant les adultes que les enfants qui n'ont jamais connu l'innocence, à l'image du jeune protagoniste qui dés la première scène, assiste à l'agonie d'un garçon. En somme, une version désenchantée d'un film déjà marqué par la terreur : Le Labyrinthe de Pan duquel Pain noir se détache par le caractère cru d'une mise en scène aussi organique que le film de Guillermo Del Toro. Organique dans le sens où tous les thèmes abordés sont liés les uns aux autres. Difficile pour Villaronga de parler d'homophobie et de pédophilie sans franquisme et la réciproque est de mise, pour autant qu'on accepte le regard sincère et de surcroît aucunement artificiel de son auteur.
Pan Negro |
Tifenn Jamin
Point fort du 21ème festival espagnol de Nantes 2011. Magnifiques prises de vue sur la cruauté des guerres civiles. Hallucinante minute de ce cheval sacrifié ! Ensuite, on est baladé un sacré bout de temps avant d'y voir clair... Heureusement, il y a ce petit incarnant la lucidité. Ses grands yeux d'enfant découvrant l'indicible, son expression observatrice commencent à entêter. "Mourir pour des idées, l'idée est excellente"...Agusti Villaronga décrit le conditionnement familial par petites touches, pour en arriver au mouvement du coeur irrépressible. Ou comment l'on vient à bout du carcan obscurantiste quitte à passer pour un renégat. Un bon coup de balai sur toutes ces croyances idiotes qui font le lit des oppresseurs ! Audace qui, à notre époque frileuse de réfugiés dans le bipartisme, devrait déclencher la polémique, d'autant que histoire n'est faite que de ces sursauts !
RépondreSupprimerBouleversée : j'ai écrit
RépondreSupprimerL'OISEAU TORCHE
Je ne peux pas.
Je ne veux pas.
Vous êtes toujours là.
Vous êtes avec moi.
Toujours et partout.
Souterrains
En vain,
Verdâtres et gris
Clair-obscur de ma vie.
Que mon âme surexposée craquelle.
Redonnez-moi mes ailes.
Pour vous libérer de moi.
Pour me libérer des émois.
Vos histoires sont en ma chair, esprit, cœur.
Elles m'écœurent
A vomir de la merde.
Il n'y a pas un millimètre d'épiderme
Qui ne ressente ce que vous êtes, sans trembler,
Sans vous aimer.
Mes yeux sont secs et je suivrais votre dignité,
Vos valeurs d'humanité.
Je ne le veux pas
Je suis vers vous, là?
Vous avez toujours une longueur d'avance.
Je vais m'aider d'une lance.
Mettre la vitesse en puissance.
Et me confronter, me fritter,me frictionner
A vos histoires enclavées.
Encore et encore.
Corps à corps.
Que puis faire?
Que puis-je taire?
Regardez de l'autre côté?
Ne pas vous voir, ni vous entendre,
Ni sentir votre présence : à tendre,
Chaque muscle, pore et souffle.
Alors que toujours et toujours enfle
Soudainement la peur.
Je suis en sueur.
Et vous m'envahissez.
Je vais vous affronter.
Devenir aussi insensible que la pierre.
Aussi forte que la mer.
Aussi impassible que la mort.
Aussi imprenable que le fort.
Je vais résilier le contrat.
Je suis le rat
Qui s'emmure
Sans autre forme de procédure.
Je veux être en résilience
Je veux être l'alliance
Entre mes congénères et votre monde
Tourne, tourne la ronde.
Je veux vivre en paix
Laissez moi, s'il vous plait.
Tournez-vous, aveuglez-vous,
Taisez-vous, desséchez-vous dans l'âtre.
Vous, qui avez cette force inouï, de vivre avec vos cauchemars verdâtres,
De souterrains gris,
Je fuis.
Tu rêves de mettre le feu à un oiseau.
Vole : l'oiseau.
C'est une torche filante.
Dans toute cette fiente.
Ma fausse joie,
Ma fausse moi,
Mon faux rire d'académie.
Bien fol qui s'y fît.
Après « Le Pain Noir » au Fanal à St Nazaire.
Nous devions voir une intrigue avec Bacri...
Le 04/09/2011 avec Michel et Christine.
Véronique DEBRAY