Qui mieux que Amon Tobin pour entamer
cette rubrique portant le nom si porteur d'avenir de cultures
électroniques. Cet artiste qui a réussit dans son dernier
live à conjuguer musique et art visuel. Mon rapport à ce live a pour le moins bouleversé mes acquis puisque qu'étant cinéphile,
j'ai toujours eu l'habitude de voir la musique se mettre au service
de l'image. Isam Live change les perspectives. Ce que le show
visuel produit, c'est un travail d'adaptation de l'image sur la
musique. Il suffit de prendre l'exemple de ses ondes estropiées
(rappelant vaguement un logo de Joy Division) qui réagissent au
quart de tour aux multiples beats ou bizarreries sonores.
Écouter Amon Tobin a quelque chose
d’obsessionnel voir de charnel. On est très vite déconcerté
par ce son qui ne ressemble à rien d'autre (on reconnaîtra tout
juste quelques accents dubstep). Oubliez le tube que vous écoutez en boucle, le brésilien incarne l'anti-dancefloor. On ne danse pas
sur sa musique, on l'apprivoise et notre corps réagit d'une façon
si distordue que le terme « dance » perd toute sa
valeur. Qu'il est difficile de qualifier la musique du brésilien
tant elle réfute les codes établis pour mieux créer une
musique à l'image de son artiste, peut être même à l'image du nom
de son deuxième album : Bricolage. Ce bricolage qui en
15 ans a évolué vers une soudaine élégie. Finis les
expérimentations en live, Amon Tobin raconte une histoire – tout
en gardant une place pour l'improvisation - qui agira différemment
sur chacun d'entre nous, un véritable exploit au regard des
centaines de spectateurs qui m'entourait.
Tifenn Jamin
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire